Le potentiel négligé de la finance islamique
Le Dr Abdus Sattar Abbasi, professeur agrégé de sciences de gestion et directeur du Centre des affaires de financement islamique à l'Université COMSTS de Lahore, a écrit dans une note sur la finance islamique : « Lors de l’École d'été du programme bancaire et financier islamique, organisée par le Centre de financement islamique (CEIF) IMSciences à Abbottābād, j'ai remarqué la forte inclinaison des universitaires vers le secteur bancaire, qui est en fait la composante commerciale moderne de la structure financière islamique et a assuré la prospérité durable et exemplaire de l'État islamique, pendant plus de 900 ans, quand les gens purifiaient leurs biens en payant la zakat. Bien que selon les recherches de la Banque d'État du Pakistan (SBP), menées sous le nom de « Connaissance, Attitude et Pratiques de la Banque Islamique » au Pakistan, plus de 95% de la population considèrent l'usure comme interdite, nous n'avons même pas encore 20% de la part des activités bancaires. Cela devrait être une profonde préoccupation pour tous ceux qui sont associés à la banque islamique, car nous n'avons pas été en mesure de répondre aux attentes des gens. Les banques fonctionnent en fait, sur la base de la rentabilité pour assurer des rendements adéquats aux titulaires de comptes d'investissement (IAHs). Mais le rôle de l'université est différent et consiste à former les ressources humaines nécessaires, proposer de nouveaux services, découvrir des opportunités intéressantes, identifier des secteurs potentiels et fournir de nouvelles orientations. À l'université, toute notre énergie, notre intelligence, nos efforts et nos ressources sont consacrés au secteur bancaire. Les programmes de formation et les conférences sont consacrés à l'industrie bancaire islamique. Cependant, nous avons échoué dans le développement d'autres composantes du système financier islamique et nous n'avons pas réussi à explorer certaines solutions financières, autorisées et importantes, du système financier traditionnel. Le waqf est l'une des principales composantes du système financier islamique, et crée une économie parallèle dans les sociétés musulmanes. Les « madrassa » sont généralement tenues dans des mosquées et automatiquement couvertes par la loi sur la propriété des Waqf de 2020. Selon un rapport publié en 2015, 3,5 millions d'élèves étaient inscrits dans 35 337 écoles au Pakistan. En 2018-2017, il y avait 186 universités avec 56900 enseignants, et un effectif total de 1,6 million de personnes qui montre l'importance des écoles et des dons au Pakistan. En plus d'autres spécialisations majeures dans les responsabilités religieuses, j'ai personnellement remarqué l'excellence de l'école de calligraphie et de littérature. Les universités peuvent contribuer de manière significative, à neutraliser le débat sur l'endoctrinement et à attirer les étudiants dans le courant dominant de la société.
Je voudrais aussi attirer l'attention sur les modifications apportées à la réglementation des biens immobiliers et des institutions des dons qui sont généralement situés dans les centres villes et peuvent générer des revenus stables pour contribuer à la croissance des communautés et de ceux qui souhaitent investir dans des obligations islamiques.
La Zakat et d'autres formes de finance islamique ont une grande importance. Le budget de l'année dernière des trois États, Khyber Pakhtunkhwa, Punjab et Sindh, s'élevait à un total de 8318 millions de roupies, collectées par les voies officielles. Selon un rapport publié en 2013, le montant de la zakat distribuée de manière privée, qui n'est acheminée par aucune agence gouvernementale, est trois fois plus élevé que le montant officiellement collecté, avec environ 3 200 millions de roupies cette année. Les documents budgétaires de ces États indiquent que les recettes de la Zakat et de l'Ushr (un dixième de la propriété sous certaines conditions) sont réparties dans quatre domaines principaux, notamment l'aide sociale, la santé et les soins médicaux, l'allocation scolaire et l'allocation de mariage.
Les universitaires devraient donner la priorité à l'étude de cette partie importante de la finance islamique afin d'accroître la confiance du public dans le système. Nous devrions également aider le gouvernement à annoncer tout programme comprenant des avantages fiscaux pour le versement de la Zakat et de l'Ushr, par les voies officielles, pour une plus grande transparence ».
